Je suis allée voir la leçon de danse au théâtre de l’œuvre. Autant le dire tout de suite : j’ai beaucoup aimé !
La leçon de danse est l’intersection de deux vies que tout oppose, celle de Senga, interprétée par Andréa Bescond ( Molière du « Seul(e) en scène » en 2016 pour sa pièce Les chatouilles) et celle d’Adémar interprété par Eric Metayer. Alors que Senga donne sens à sa vie grâce à la danse, c’est à la science que se consacre Adémar. Le corps de l’artiste et la tête de l’intellectuel vont alors se bousculer mutuellement. Senga vient d’avoir un accident au genou qui risque de compromettre sa carrière. Alors qu’elle vit un moment difficile, recluse dans son appartement en attente d’une opération, Adémar son voisin lui demande des cours de danse. Mais gauche, un brin coincé, sans tact et toujours prêt à donner son avis, il l’agace rapidement. Elle essaie de se débarrasser de lui…En vain.
Le rythme de la pièce est effréné: impossible de s’ennuyer grâce à l’alternation des silence et des musiques, du rapprochement et l’éloignement des acteurs, à la succession des tons agacés, tendres, moqueurs, choqués, piquants, ironiques, énervés…et des silences gênés ! Senga et Adémar ne font pas connaissance, ils s’apprivoisent !
Le personnage d’Adémar m’a particulièrement fait rire et touchée. Il révèle à Senga qu’il est autiste Asperger. Il n’arrive pas à avoir des relations sociales normales et ne supporte pas le contact physique. Son handicap se révèle comique notamment au moment où la relation devient plus intime entre ces deux « handicapés ».
C’était une pièce très belle visuellement. La gestuelle très mécanique, rapide d’un Adémar qui ne tient pas en place et la grâce dont fait preuve Senga dans ses déplacements font l’effet d’une chorégraphie entrainante tout au long de la pièce. Finalement l’espace se réduit entre les deux amants qui réussissent à danser ensemble sur une musique envoutante.